
MON VOYAGE à VéLO
Dobrodošli u Bosnu i Hercegovinu !
La Bosnie-Herzégovine est l’archétype du grand chaudron yougoslave, le lieu de toutes les rencontres et de tous les conflits de l’histoire. Impossible de chasser de la mémoire les massacres de 1992-95, l’épuration ethnique, le saccage de villages entiers, les déportations.
Pourtant, la Bosnie-Herzégovine n’est plus en conflit depuis longtemps. Le pays n’est plus ce no man’s land criblé de mines antipersonnel (mais on en trouve encore facilement...). C’est un pays qui revit, avec des cicatrices certes, mais qui se réapproprie ce qui a depuis des siècles fait son originalité : son multiculturalisme.
La Bosnie-Herzégovine est le seul pays d’Europe où, dans une même rue, l’œil s’accroche encore successivement à un minaret, un clocher orthodoxe ou catholique, un mur de synagogue... Les confessions déclinent les diverses identités.
Je n'y suis pas resté longtemps malheureusement (j'aurais dû prendre plus mon temps...), mais ce que j'ai vu m'a bluffé. Pour moi, culturellement parlant, c'est le plus beau pays d'Europe. Je ne connaissais rien de ce pays et on ne nous apprend pas grand chose à l'école sur ce qu'il s'est passé en ex-Yougoslavie. J'ai appris tellement de choses en passant par Mostar et surtout par Sarajevo. Vingt ans après la guerre, j'ai eu l'impression que les gens pouvaient bien vivre ensemble et que la diversité est maintenant la richesse du pays.
Monnaie : 1 Euro = 0,54 Mark convertible de Bosnie-Herzégovine
155 km à vélo en 4 jours

Semaine #10 : 28 mai au 3 juin 2018
Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, Mostar est l’une des plus belles villes de Bosnie-Herzégovine. Celle-ci, nichée dans la profonde vallée de Neretva, se développe à partir de la fin du XVe siècle avec l’arrivée des Ottomans : le premier quartier musulman est créé en 1475 et le célèbre Vieux Pont (Stari Most, qui lui a valu le nom de la ville) construit en 1566.

On y découvre aussi de superbes mosquées, de vieilles maisons ottomanes, des églises, des ruelles escarpées. La ville s’est au fil des siècles étendue à l’ouest pour devenir une ville moderne tandis que l’est, barré par les contreforts abrupts du massif de Velež, tout de roche dénudée, reste préservé.

Lors des conflits qui ont frappé la région entre 1992 et 1995, la majeure partie de la ville historique et le vieux pont ont été détruits. Grâce à l’UNESCO, la vieille ville et son pont ont pu être reconstruits.


Lorsqu'on arrive, on est saisi par ce décor soudain méridional et oriental à la fois, d’où se dégage une poésie incomparable qui tient aussi à la lumière si particulière de sa rivière.


Une magnifique incursion en pays musulman avec ces couleurs propres aux Balkans!


Et on y mange bien! (même si cela reste essentiellement de la viande!)
Semaine #11 : 4 juin au 10 juin 2018
Il y a des villes qu'on regretterait presque de ne pas avoir découvert plus tôt, notamment Sarajevo. La capitale bosniaque est surprenante et saura à coup sûr balayer tous les clichés que vous avez de cette ville (et de ce pays).
Entre 1992 et 1995, Sarajevo était une ville assiégée, mutilée et détruite ! Encerclée par l’armée serbe, la ville et sa population étaient prises en otage et le sifflement des balles était devenu plus fréquent que le chant des oiseaux. En 1992, j’avais 7 ans. Autant dire que j'étais encore jeune mais j'ai tout de même quelques souvenirs "grâce" à mon parrain qui a participé à cette guerre ainsi que des images retransmises à la télévision : bombardements, armes à feu, immeubles qui s’effondrent, de la fumée partout,…




On imagine qu’à Sarajevo il n’y a rien à voir à part des immeubles détruits et du béton. Certes on y trouve ça et là les traces d’une guerre récente, mais il y a beaucoup d'autres choses à voir : le vieux centre ottoman est toujours sur pied et les immeubles d’héritage austro-hongrois se dressent toujours fièrement sur les rives de la rivière Miljacka. La vieille ville (Baščaršija) est très bien conservée et/ou reconstruite qu’on en oublierait presque que la guerre faisait rage il y a 20 ans !


Il est très agréable de flâner dans le vieux centre historique : de petites ruelles qui semblent sortir d’une autre époque, des cafés, des boutiques de souvenirs et de produits typiques : on y trouver une grande quantité de produits artisanaux comme des tasses et des cafetières en fer faites à la main.


La mosquée de Gazi Husrev-bey, construite en 1531, est superbe. Elle était réputée pour être l'une des plus belles mosquées des Balkans, et un des meilleurs exemples de l'héritage architectural Ottoman dans les Balkans.
Gazi Husrev-beg a fait construire la mosquée à l'identique à Alep en Syrie entre 1531 et 1534. Cette mosquée existe toujours aujourd'hui et s'appelle la mosquée Hüsreviye.


Sur la photo de droite, c'est sur ce pont (appelé pont Latin), que le 28 juin 1914 un jeune nationaliste serbe, Gavrilo Princip, assassine l’archiduc François-Ferdinand de Habsbourg, héritier du trône de l’Empire d’Autriche-Hongrie.
La première Guerre Mondiale venait de commencer...




Sarajevo est entouré de collines, il faut donc grimper pour pouvoir profiter de cette magnifique vue sur la ville. On domine le vieux centre historique puis la nouvelle ville, à l’horizon avec ses quelques buildings. On voit le clocher des églises et le minaret des mosquées, les toitures orange et rouge des vieilles maisons ottomanes, les cimetières et les montagnes.
En plus, un petit café s’est installé au sommet de la forteresse, il est donc possible de profiter de la vue et d’un thé ou d’un café bosniaque.
Personnellement, j'y suis allé en fin de journée, jour de Ramadan. Une expérience incroyable. Des Musulmans, des Chrétiens orthodoxes, des Catholiques et bien sûr des athées. Tous réunis au même endroit, à partager différents mets et boissons. Les bosniens ont été formidable : ils m'ont offert Ćevapi, Burek, Baklava et autre Sipak Caj (infusion à l’hibiscus).
Voir tout ce monde ensemble me redonne de l'espoir quant à la capacité de l'Homme à vivre ensemble : cette cohabitation harmonieuse sur un même territoire de peuples et d’ethnies différentes.


De très bonnes choses à manger dans ce pays ! Voici quelques adresses à Sarajevo :
- Pour les bureks : Buregdžinica Bosna
- Pour les Ćevapis : Hodžić 2
- Superbe restaurant familiale : Aščinica Hadžibajrić F. Namika
Ce village est un enchantement, aussi bien pour son cadre naturel que pour son patrimoine unique particulièrement bien préservé. Principaux attraits : la magnifique source (exsurgence) de la Buna et le tekké le plus célèbre des Balkans. Ces deux monuments, l'un naturel, l'autre " mystique ", sont situés l'un à côté de l'autre et forment un ensemble unique. Cela vaut à Blagaj de figurer depuis 2017 sur la liste indicative de l'Unesco, en vue d'un éventuel classement au Patrimoine mondial. Pour compléter cette carte postale, la source de la Buna est dominée par une colline hérissée de fortifications médiévales, site habité dès le néolithique et qui abrita un temps la capitale du pays. Le reste du village a été lui-aussi bien conservé avec notamment ses anciennes résidences ottomanes entourées de hauts murs longeant la Buna : la maison Kolaković et la Velagićevina.

Voici un des plus beau villages du pays. Posé à flanc de colline le long d'un large méandre de la Neretva, il est constitué comme un tableau : de vieilles maisons ottomanes en pierre noyées dans la verdure, les ruines de remparts et de bastions, un labyrinthe de ruelles pavées et escarpées, des toits en lauze, une magnifique mosquée avec dôme et une puissante forteresse posée au sommet. Cet ensemble a été inscrit en 2007 sur la liste indicative de l'Unesco en vue d'un classement éventuel au Patrimoine mondial. Mais Počitelj revient de loin : alors que la population - très majoritairement bosniaque - étaient déportée, presque tout fut détruit par les forces du Conseil de défense croate (HVO) en 1993. Vide et en ruine pendant dix ans, le village a commencé à renaître en 2003 grâce à l'aide internationale. Toutefois, la restauration un peu trop léchée lui a fait perdre de sa patine et de son authenticité. Et la plupart des habitants résident désormais dans la partie récente du village (contre une vingtaine dans la partie fortifiée).

La suite, un petit retour pour la Croatie !